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La femme, la mode et la personnalité 1.07.07::Hadia Salam

Faute de pouvoir créer notre propre mode, nous recevons celle des autres. Nous sommes ainsi à la merci des créateurs de mode en Europe, et ailleurs –puisque nous portons aussi volontiers l’habit chinois, hindou, pakistanais et j’en passe !- Nous sommes vraiment un pays ouvert à tous les marchés du prêt-à-porter, à toutes les tendances vestimentaires, nous sommes pour cela bien servis par nos chers commerçants qui prennent tout ce qu’ils trouvent sur leur chemin même la friperie !

Et pour rester dans le vif du sujet, parlons de la femme chez nous qui est, de par sa nature de femme, une grande consommatrice de ce type de commerce. Il faut bien s’habiller, bien entendu, et donc acheter parce que ceux de l’année dernière ne sont presque plus à la mode. Pour être, donc, en page on se jette sur les nouvelles acquisitions de l’année, de la saison.

Tout cela semble bien normal puisque nous ne sommes pas un pays producteur de textiles.
Mis à part notre djebba fergani de Constantine, notre karakou algérois, notre robe kabyle, chaoui, oranaise, etc., ce qui est réservé aux fêtes de mariage, nous n’avons aucune activité dans ce domaine, même à un niveau modeste, c’est-à-dire de petites firmes ou ateliers dont la production pourrait atteindre les marchés. Vous me direz que si puisqu’il existe des magasins dans les grandes villes qui vendent des vêtements de production locale. Mais moi je parle, non pas de simples couturiers qui font dans leurs ateliers une production à la chaîne, mais de réels modélistes qui créent des modèles nouveaux, différents plutôt que de reproduire ceux des autres pays d’Europe et d’Asie.

Nous sommes certes les dominés dans cette industrie comme dans toutes les autres, et le dominé comme l’a dit Ibn Khaldoun est sujet à un tel engouement pour tout ce qui lui vient du dominant, l’imitant ainsi en tout. D’où cet envahissement de nos marchés par leurs produits, et notre consommation, sans modération, de ces produits.

Tout cela, pour les raisons que j’ai citées plus haut ne me gène pas outre mesure, étant moi-même consommatrice, ce qui me gène cependant, c’est cette façon que je juge, je me permet ce jugement, légère de tout prendre pour le simple fait que « c’est à la mode » ! Et c’est là où je me pose la question : où se trouve notre personnalité dans tout cela. Si la mode est au court, je porte le court, si c’est le long, alors toutes les femmes se mettent en jupes longues, même le décolleté, on l’adopte parce que c’est la mode en cours cet été !

Loin de toutes les considérations éthiques et religieuses, il me semble qu’une femme qui se met ainsi à la merci des créateurs de mode, sans aucun sens critique ne peut prétendre à une liberté de pensée et d’action même si c’est au nom de la liberté, celle qu’elle conçoit du moins comme telle, qu’elle s’adonne à tous ces soubresauts vestimentaires, et à toutes ces « folies » des créateurs de mode.

Alors, considérant les choses du point de vue esthétique, ces courants « novateurs » et ô combien créatifs ! même s’ils appartiennent à une civilisation où les valeurs esthétiques priment sur les valeurs éthiques -pour ne pas dire qu’elle est principalement fondée sur l’esthétique depuis la civilisation gréco-romaine-, il est des « créations » qui sont tout simplement « inesthétiques », c’est là un jugement qui, certes, n’engage que moi, mais il m’est difficile d’admettre qu’un jean qu’on déchire de toutes parts soit beau pour le regard et élégant pour celui qui le porte, comme il m’est difficile de concevoir qu’un pantalon qui descend plus bas que la taille pour faire apparaître le nombril, puisse donner une image belle à la femme !

On en est plus au temps des tailleurs bien coupés et des robes joliment cousues mais à celui d’un tissu incolore flottant de partout, dont les morceaux ont été collés de façon arbitraire pour en faire la mode de 2007 !

Jadis dans nos villes et villages, une certaine longueur dans l’habit de la femme était respectée. Ce qui renvoyait l’image d’une certaine culture faite de « horma », de respect de soi et de l’autre, qui nous caractérisait ! Aujourd’hui, dans ce domaine précis, nous n’appartenons à aucune culture, car même si nous avons choisi, de façon consciente ou inconsciente d’adopter celle de l’autre, elle reste la sienne, pendant que nous restons sans culture.

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