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Un oeil sur la presse à caractère religieux 15.05.06::Hadia Salam

La presse hebdomadaire à caractère religieux vient occuper la place de la presse jaune. De nombreux titres remplissent l’étalage de nos kiosques. J’ignore s’ils ont un lectorat important mais étant moi-même une, je me permets de jeter un œil critique sur le contenu de cette presse.
A première vue, on est frappé par le manque d’harmonie dans le choix des couleurs, la distribution arbitraire des photos et l’absence de renvois à la page correspondants aux titres affichés en première page. Sur la Une, on trouve aussi l’horreur à travers certaines images souvent relatives à des histoires de Djins et de sorcellerie.
A l’intérieur des pages on ne trouve pas trace de noms de rubriques. Les articles sont jetés en vrac dans une mise en page médiocre. Un bandeau horizontal revient sur toutes les pages comme pour représenter la ligne éditoriale du journal. On y trouve une photo du Livre Saint, d’une jeune femme portant l’habit musulman, d’une mosquée. Tout cela fusionné de façon imparfaite et souvent floue. Certaines pages semblent fixes sans avoir de titre, comme la cuisine, le soin par les plantes, le courrier des lecteurs ou des histoires de repentis.
Les sujets “traités” dans ces hebdomadaires sont souvent relatifs aux histoires de sorcellerie, de charlatanisme et bien sûr de “ru’quia”.
On consulte aussi des hommes de religion connus dans le monde musulman pour répondre aux questions des lecteurs ou pour s’exprimer dans un thème proposé, je présume, par le prédicateur ou le Cheïkh ou puisé dans ses publications ou son site Web (?).
L’anarchie donc est flagrante et on se demande à quoi est-elle due. Est-ce le souci de donner le plus d’informations possible puisqu’il ne sort qu’une fois par semaine ? Ce qui ne doit pas empêcher un souci égal d’ordre et d’esthétique. Une spécialisation qui n’est pas du caractère de ces journalistes ? Sachant qu’ils ont été eux-mêmes rédacteurs de ce que je nomme la presse jaune. L’absence d’un objectif réel et sérieux d’éducation, puisqu’il s’agit de la diffusion d’un savoir ayant trait à la religion, son histoire, ses préceptes… ?
Les hebdomadaires spécialisés chez nous prennent un caractère intermédiaire entre le journal d’information, qui est le premier rôle de la presse, écrite notamment, et la revue ou le magazine qui se permettent une spécialisation dans la diffusion de l’information avec un plus grand souci d’étude et d’analyse. Mais la nécessité de se fixer un objectif, comme chercher l’influence qui est la vocation de la revue, ou l’audience qui s’inscrit plutôt dans les objectifs des mass média dont le magazine fait partie, s’impose pour marquer la vocation de la publication.
Ce qui semble évident dans cette forme de presse (la presse religieuse) qui, en apparence, a choisi sa cible est qu’elle vise l’audience, -cette audience dont les caractéristiques pourront être les suivantes : un intérêt certain pour les choses de la religion, une connaissance limitée de cette dernière et des soucis de la vie quotidienne tel que la santé, la spiritualité, les relations avec l’autre, les conflits…, est qu’elle use de sensation pour aiguiser les esprits et les inciter à acheter le journal en utilisant des photos de personnages célèbres s’activant dans le domaine religieux ! De visages connus tels que les artistes ou les comédiens et comédiennes déclarant leur retour à Dieu, ou carrément de “miracles” produits dans la vie des gens !
Je ne poserai pas la question aux gens de la presse connaissant trop bien la réponse qu’ils vont m’avancer, (ayant été dans le milieu journalistique), à savoir que “c’est les gens qui veulent cela” !
L’aspect social est confiné dans des sujets comme le mariage, le divorce… La religion qui est le sujet principal de cette presse est développée dans un contexte étroit et bien limité, tout cela présenté de façon banale puisqu’ils sont souvent liés encore une fois aux histoires de sortilège et de mauvais sort ! Certains des éditeurs de cette presse me contrediront en signalant d’autres sujets traités comme la relation avec les parents, la relation dans le couple, etc., mais je leur répondrai en disant que ce n’est pas traité de façon sérieuse et profonde, en procédant par exemple à des enquêtes, en réalisant des reportages directement liés à ces problèmes sociaux.
Choisir la spiritualité si je peux dire ou l’islamité comme ligne éditoriale nécessite un certain respect pour la question religieuse en ayant un minimum de soin pour la présentation, un souci vrai d’instruire et de sensibiliser car il me semble que ce genre de presse s’inscrit dans la “Da’wa”, la prédication et pour cela doit répondre aux conditions du “Da’ia” (le prédicateur) en Islam.
Je ne nie pas, tout de même, qu’ils instruisent sur certaines questions spirituelles mais c’est l’aspect social encore une fois et culturel qui est pauvre et appauvri sur les pages de cette presse. Et en parlant de respect, je trouve inadmissible que des versets du Saint Coran soit écrits sur les pages d’un journal qui pourrait servir d’essuie-glace ou finir dans une poubelle, même si on a pris le soin de le faire remarquer aux lecteurs ! En plus donc de la nécessité de bien présenter, le contenant doit être adéquat et, à mon avis, une revue serait plus appropriée.
Mes respects tout de même à ces journalistes et directeurs qui ont opté pour cette forme plutôt que celle franchement honteuse qu’on publiait avant sur la vie des stars, et celle d’une jeunesse en perte de repères.